Sur les Traces du Volcan: Deux Trails, Deux Défis, Une Passion

Trail : « Transvolcano 40km »

À l’île de la Réunion, l’adrénaline battait son plein sur la ligne de départ de la « Transvolcano 40km», à 1500m d’altitude. Ce trail, l’un de mes préférés sur ce format, promettait des défis techniques et roulants avec des vues imprenables sur le Piton de la Fournaise et le Piton des Neiges.

Gestion de l’allure

Dès le départ, je me suis placé derrière la première féminine, persuadé qu’elle avait une bonne gestion de l’allure. Avec son impressionnant palmarès, je doutais de pouvoir tenir son rythme, mais cela valait la peine d’essayer. Après 3 km, j’ai remarqué que nous avions formé un petit peloton, elle en tête. Sa cadence était bonne, mais je sentais que mes jambes avaient encore plus à offrir.

Au 4ème km, confiant, j’ai décidé de la dépasser pour courir à mon propre rythme. À environ 9 ou 10 km, j’ai rattrapé un coureur qui avait pris le départ en première ligne. Cela m’a gonflé d’énergie, me disant que j’étais bien placé dans la course.

Le tournant inattendu

Arrivé au 23ème km à 2400m d’altlitude, j’ai appris que j’étais 11ème. Un dernier kilomètre de montée se profilait avant les 15 km de descente. Sur la dernière bosse, j’ai réussi à dépasser un autre coureur, m’imaginant déjà dans le top 10.

Mais la course a pris une tournure inattendue. Après seulement 100 m de descente, une crampe violente à l’ischio m’a immobilisé. La douleur était intense, et je voyais les coureurs défiler devant moi. J’ai essayé de repartir, mais à chaque tentative, mon corps protestait. Après un kilomètre, une roche volcanique m’a fait trébucher, déclenchant une autre crampe au mollet. À ce moment-là, je savais que la descente serait difficile.

Les crampes sont revenues plusieurs fois, me ralentissant dans les parties roulantes. En courant malgré la douleur, j’ai réussi à maintenir un rythme suffisant pour battre mon temps précédent. Je termine finalement 19ème au classement général et 2ème de ma catégorie.

Malgré les péripéties, j’ai atteint l’objectif de battre mon ancien temps. 

Championnat Trail court de la Réunion : « Trail de la Crête »

Une semaine après avoir affronté les 40 km du trail « Transvolcano », je me tenais déjà prêt à relever un nouveau défi : le championnat trail court « Trail de la Crête » (28 km / 2000 m D+). Pourtant, cette fois, mes ischio-jambiers tiraillaient encore. Les douleurs, héritées de ma précédente course, m’avaient contraint à une semaine de récupération intensive : séances chez le kiné et automassages à la chaîne. Heureusement, à la veille du départ, elles avaient presque totalement disparu.

6 heures du matin. L’air était chargé d’humidité, et le plateau des coureurs promettait une compétition relevée. Mon objectif était clair : savourer chaque instant tout en bouclant le parcours en moins de 4h30. Le coup d’envoi résonne, et le peloton s’élance. Les premiers 5 kilomètres, vallonnés et roulants, servent d’échauffement. Je gère mon effort, gardant en tête la grande ascension qui nous attend : 10 km pour avaler 1600 m de dénivelé.

Ascension épique

Je me cale derrière la 3e féminine, une trailleuse qui m’avait déjà distancé lors d’une autre course. Cette fois, hors de question de lâcher prise. Ensemble, nous remontons un à un les coureurs dans la montée. Les premiers 5 km passent étonnamment bien : le rythme est soutenu, mais je tiens bon. Puis, la pente s’adoucit. Nous avançons sur des croutons volcaniques instables, sous un vent cinglant et une pluie fine, à 2200 m d’altitude. Elle accélère, et je sens mes quadriceps faiblir. Je prends une décision : laisser filer pour ne pas exploser.

Au sommet, le ravitaillement de mi parcours. Notre coach Johnny me rattrape, un visage familier qui redonne de l’énergie. Juste le temps de remplir ma flasque, et je me lance dans les 15 km de descente. Mais à peine un kilomètre plus loin, une crampe fulgurante m’immobilise : l’adducteur droit. Des coureurs me dépassent, et je masse rapidement pour repartir… quelques mètres, avant que l’autre adducteur ne se bloque à son tour. Nouvelle pause express. Cette fois, je repars plus prudemment.

Descente technique

La descente technique commence : boue glissante, racines traîtresses et véritables toboggans naturels. Et là, je me régale. Malgré les glissades incessantes et l’absence totale d’appui, je rattrape le groupe qui m’avait doublé. Les sensations reviennent. Mais soudain, une glissade un peu trop brutale déclenche une crampe au mollet. La douleur me foudroie, et je hurle, figé. L’un des coureurs m’aide à étirer mon mollet. Reconnaissant, je prends une grande inspiration et repars à la chasse.

Cette partie du parcours est roulante mais toujours glissante. Porté par un état de flow, je trouve mon rythme. Quelques coureurs s’accrochent à moi, mais un à un, ils décrochent. Le silence derrière moi me dit que je suis désormais seul. À 4 km de l’arrivée, tout bascule : un appui raté, une cheville qui se tord violemment. Je me rattrape in extremis à une branche robuste… qui cède sous mon poids. Je chute. La douleur est brutale, lancinante. Impossible de poser le pied. C’est terminé, me dis-je.

Mais abandonner ici, au cœur de la montagne, n’est pas une option. Je boitille, réfléchissant à chaque pas. Dois-je marcher jusqu’à l’arrivée ? Ou tenter de courir malgré la douleur ? Je choisis la seconde option. En avalant la souffrance, je compense sur l’autre jambe et avance, un pas après l’autre. Chaque descente technique est une torture, mais je m’accroche. Enfin, le bitume. Je ne sens presque plus ma cheville, mais je sais que l’après-course sera douloureux.

Sous les encouragements de mes supportrices et du poto, je franchis la ligne d’arrivée. Mon chrono affiche 4h30, l’objectif que je m’étais fixé. Une vague de satisfaction m’envahit : une course courte mais terriblement intense.

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